Natation

Introduction

La préparation physique semble être devenue un aspect incontournable dans l'entraînement du nageur.

L' analyse technique de la tâche, nous indique que la natation se caractérise comme étant une activité motrice cyclique. La particularité de ces disciplines résidant dans la répétitions de cycles de mouvements dont la structure biodynamique se révèle extrèmement précise et la fonctionnalité extrêmement élevée.
L'ensemble des paramètres qui déterminent la qualité des actions propulsives ( fréquence du mouvement, durée du mouvement aquatique, trajet du mouvement sous-marin, vitesse et force du mouvement propulseur ) deviennent moins efficace avec la fatigue.
En effet : " le maintien de la qualité des actions musculaires en condition de fatigue est un déterminant essentiel de la performance ".

On distingue quatre types d'efforts musculaires :

  • L'endurance musculaire aérobie,
  • L'endurance musculaire anaérobie lactique,
  • L'endurance musculaire anaérobie alactique,
  • La force maximale.

L'enduance musculaire aérobie

L'endurance musculaire détermine l'aptitude ou la capacité à exercer une force musculaire de façon cyclique pendant une période de temps donné.
Dans tous les cas un sportif en état de fatigue, voit l'amplitude de ses mouvements subire une baisse plus importante que sa fréquence. La perte de vitesse semble résulter de la réduction de la distance parcourue par cycle.
Le rôle de l'endurance musculaire paraît donc évident.

L' endurance musculaire anérobie lactique

La résistance musculaire détermine l'aptitude ou la capacité à exercer une force musculaire en régime anaérobie de façon cyclique pendant une période de temps donnée.
Conséquence pour l'entraînement : " il convient d'incorporer des efforts d'endurance anaérobie lactique dans l'entraînement de la force endurance spécifique, dans la perspective d'efforts proches de la compétition ( intervention de la volonté, élévation de la stabilité et disponibilité variable de la technique, association des trois métabolismes lors d'une demande d'énergie maximale ) ".

L'endurance musculaire anaérobie alactique

On définira l'endurance anaérobie alactique au cours d'un exercice cyclique, comme la durée au cours de laquelle le système neuromusculaire est capable de surmonter une résistance avec une accélération maximale sans qu'il n'y ait accumulation de lactates ( la limite est ici de 4 mmols ).
Les programmes d'efforts alactiques mettent en jeu et développent des forces maximales et explosives.

L' apparail musculaire assure trois fonctions

  • La fonction propulsive
  • La fonction de soutien
  • La fonction de retour

La fonction propulsive

Groupes musculaires concernés

Membres supérieurs Membres inférieurs
Deltoide Quadriceps
Sous - scapulaire Extenseurs de la cuisse sur le bassin
Grand pectoral Fessiers
Grand dorsal  
Grand rond  
Muscles dorsaux  
Trapèze  
Romboides  
L'angulaire de l'omoplate  
Muscles spinaux  

La fonction de maintien et de fixation

Groupes musculaires concernés

   
Grand dorsal  
Trapèze  
Romboides  
Dentelés  
Muscles spinaux  

Le schéma repose sur une triple périodisation

  • Macrocycle générale de base
  • Macrocycle mixte de base
  • Macrocycle spécifique compétitive

1/ Le macrocycle général de base

Il prévoit le développement des qualités de force générale ( force maximale, endurance de force générale, force explosive ).
On développera l'endurance de force de façon à développer la vascularisation des structures musculaires, ainsi qu'une mise en condition ostéoligamentaire capable de prévenir les accidents liés à une pratique intense sans préparation suffisante.
Suivi du développement des indices généraux de la force maximale ( qualités neuro - musculaires ) et le développement de la force vitesse ( pour équilibrer la diminution des qualités neuro - musculaires engendrées par le développement de l'endurance de force ).
Au cours de cette période sont développées également : les bases techniques de l'activité, et la souplesse.

4 mésocycles de 5 semaines

Sur une durée de cinq semaines, la dominante sera la condition physique générale et le renforcement musculaire ; tout en portant attention à la technique et la qualité d'exécution.
Les objectifs de la période étant la réathlétisation et la préparation aux mésocycles suivants.

Macrocycle général de base

Mésocycles de 5 semaines M 1 M 2 M 3 M 4
Objectifs Mise en condition Montée en force    
Nombres séances 2 à 3 3 à 4 1 à 2 3 à 4
Echauffement Activités multiformes 1 heure. Activités multiformes 40 minutes. Médecine 10' Abdominaux 10' Médecine 10' Abdominaux 10' Activités multiformes
Renforcement musculaire DVC, Pull, Squat, quadriceps, dorsaux en 2 * (16.12.8 )      
Force maximale   DVC, Pull, Squat, quadriceps, dorsaux en 2 * (8.6.4 )    
Endurance de force aérobie Chariot 3*30; triceps, trapèze et épaules en 2*30; Elastiques 3*40.      
Endurance force anaérobie lactique        
Endurance force anaérobie alactique        

La nage libre comprend

  • L'entrée dans l'eau
  • Une phase aquatique
  • Une phase aérienne

L'entrée dans l'eau

Vidéo du CEP Dijon

La gléno -humérale est en abduction maximale, avec une rotation neutre à versant rotation interne.
La sonnette externe est maximale, et il y a abduction et bascule antérieure de l'omoplate, ( importance de l'omoplate ).

La phase aquatique

Vidéo du CEP Dijon

1/ Au milieu de la poussée : la gléno -humérale est en abduction à 90°, rotation interne.
Scapulum en élévation maximale, début d'adduction, sonnette interne .
Coude à 90° de flexion et roulis maximal de l'axe des épaules.
2/ En fin de poussée : la gléno -humérale est en extension, rotation interne maximale.
Scapulum en adduction sonnette interne.
Roulis et dégagement des épaules inversé.

La phase aérienne

1/ : la gléno -humérale est en rotation interne, coude haut.
Scapulum en adduction, élévation, début de sonnette externe.
Temps respiratoire ( inspiratoire ) du côté homo latéral à l' élévation du bras.
2/ : la gléno -humérale est en abduction à 90°, rotation neutre voir légèrement externe, coude fléchi, la main guide le mouvement vers l' avant.
Scapulum en sonnette externe, abduction et élévation.
Pour sortir le bras de l'eau, le nageur effectue une rotation du tronc selon l'axe longitudinal du corps.
Le mouvement de rotation doit se situer entre 70° et 90° ; " ne pas nager à plat - car très traumatisant ".
En dessous de 70° le nageur impose à son épaule une abduction plus important pour attaquer le cycle suivant.

Muscles concernés pendant la phase aquatique

  • Grand pectoral et grand dorsal traction poussée.
  • Le triceps pour la phase de poussée.
  • Le couple sous scapulaire et petit rond règle la rotation de la gléno -humérale.
  • Le grand dentelé, le trapèze supérieur et le petit pectoral assurent le positionnement optimale de la glène durant tout le cycle.
  • Les fixateurs d'omoplate règlent les positions d'adduction sonnette interne et externe.

Muscles concernés pendant la phase aérienne

  • Le deltoïde postérieure, puis moyen, puis antérieure travaille tout d'abord en couple de force avec le sus-épineux et le long biceps.
  • Ces muscles travaillent ensuite de façon synergique lors de l'entrée dans l'eau.
  • Le trapèze est également important pour la stabilisation.

Aspect biomécanique conclusions

Durant toute la phase de traction / poussée ( aquatique ), l'épaule est toujours en rotation interne.
Il n' y a pas de sollicitation des rotateurs externes.
Le nageur va donc renforcer les muscles rotateurs internes qui vont se raccourcir au détriment des rotateurs externes qui en réaction vont s' affaiblir et s' étirer.
En natation à l'inverse des autres sports, lors du mouvement de traction, le nageur n'a pas de point fixe ( il s'appui sur l'eau qui est fuyante ).
Tous les segments corporels sont en mouvements relatifs les uns par rapport aux autres.
Schématiquement on peut dire que l' omoplate, si elle n'est pas un point fixe pour l'épaule, elle représente néanmoins un " point pivot ".
Il est donc primordial que l' omoplate soit le plus stable possible, pour offrir le maximum d' appui à l' épaule.

Physiopathologie des problèmes d' épaule

Les causes favorisantes sont en partie liés :
- à des problèmes techniques,
- une utilisation d'outils dans l'eau : plaquettes, élastiques, ...
- une musculation à sec mal conduite ( chariots, élastiques problème quand le nageur ne contrôle pas le retour du mouvement )
- Des étirements mal contrôlés
- une mauvaise hydratation ....
En natation : les tendinopathies concernent en majorité le long biceps et le sus-épineux.

Dans les autres nages

La problèmatique reste la même que dans la nage libre. Cas particuliers du papillon ou le retour balistique est inévitable.

Entrée des mains : abduction gléno-humérale ( rotation externe ).
Passage traction / poussée : abduction à 90° ( pas de roulis ).
Fin de poussée : adduction incomplète, rotation interne de l' épaule.

En conclusion

Il faut organiser la prévention de la survenue des problèmes d' épaules par la correction des gestes techniques dans l'eau et dans la préparation à sec.
Lutter contre l' instabilité par la maîtrise des étirements et la mise en place d'un travail de proprioception de l' épaule.
Favoriser un rééquilibrage des rotateurs internes et externes.
Organiser le relâchement musculaire ( étirements / massages ) et le travail de gaînage ( bassin ).

Bibliographie

  • Traumatologie de l' épaule selon le docteur JP Cervetti.