Football

Nous prendrons ici l’exemple du football, sport populaire s’il en est.
Pour ce faire nous vous proposons une courte présentation de « l’analyse de la tache ».
Le football est une activité physique qui nécessite des efforts de haute intensité et de courte durée entrecoupés d’efforts d’intensité plus modérée et de plus longue durée. Ce type de discipline sportive est défini comme activité physique intermittente ou sports à sprints multiples car elle requiert à la fois des efforts de type anaérobie et aérobie.
Les joueurs parcourent en moyenne une distance de 10 km et fournissent un effort correspondant à une intensité moyenne de 75-80% de leur capacité aérobie maximale.
Les footballeurs accomplissent plusieurs dizaines de sprints d’une durée de 4 à 5 secondes et d’une distance approximative de13 à 16 m entrecoupés de périodes de repos de 28 à 30 secondes, ( mouvements accompagnés de changement de directions et de rythmes qui ont lieu approximativement toutes les cinq secondes ).
Le match se compose selon le docteur FOLLI de :
- 10% de sprints,
- 18% de courses à vitesse moyenne,
- 40% de courses à vitesse faible,
- 25% de marche,
- 07% d’autres déplacements.
Répartition des efforts au cours d'un match
Auteurs | Course lente aérobie+/- 70% de VMA | Course modérée+/- 80% de VMA | Sprints |
Van Meerbeek et Van Gool | 72% | 18% | 7% + 3% ballon |
Bangsbo | 68% | 20% | 12% |
Dufour | 62% | 24% | 14% |
Moine | 45 à 55% | 30 à 35 % | 15 à 20% |
La période de récupération

D'après Jean Paul Ancian, la durée d’inactivité complète ne doit pas dépasser 10 jours maximums, mais elle est indispensable pour récupérer et recharger.
Ensuite nécessité de s’entretenir par des activités sportives variées mais complémentaires et adaptées au football (natation, VTT, tennis, badminton, etc …).
Retrouver une fraîcheur mentale et physique à partir de ces pratiques diversifiées.
Reprendre ensuite un travail aérobie plus spécifique à base de footing > 30’ entre 70 et 80% de VMA, plus quelques sprints courts et abdos (plus étirements pour terminer les séances).
Pour l'entraînement de force :
> Entretien personnalisé de la force.
>Charges légères, nombreuses répétitions.
>Tous les deux trois jours.
Pour l'entraînement aérobie :
>Durée et intensité moyenne de type continue.
>3 fois 20’ à 30’ par semaine.
L'exemple de Robert Duverne été 2006.

Pour Robert Duverne ( préparateur physique de l’olympique Lyonnais et de l’équipe de France ), le football est un « sport d’endurance à faire des efforts explosifs ».
Son premier soucis est d’atteindre un niveau d’endurance, et s’il faut deux mois pour l’atteindre, il les prend !
Il reprend 5 à 6 semaines avant le début du championnat. Il a un niveau d’endurance à obtenir pour le début du championnat et un autre pour le début de la « champions ligue ». Donc, il a 2 mois de préparation, juillet et août, pour amener au rythme de 7 matchs en 21 jours, donc même avec 22 joueurs on est dans « l’endurance ».
Pour amener une nuance, chaque fois qu’un joueur touche le ballon, les efforts physiques sont : un effort de vitesse - puissance ; « explosion – détente – vitesse - blocage ( efforts intense ) ».
Donc c’est la notion de répétés ces efforts intenses, qui est importante. C’est là qu’est le paradoxe !...
Le jeu sans ballon est un rythme d’endurance, et d'accélération dès qu’un joueur touche le ballon.
Un joueur peut toucher jusqu’à 100 ballons par matchs, on a 40 à 80 efforts vitesse, c’est donc « de l’endurance ! » - répétitions d’efforts.
Avec l’expérience il ne fait plus que de l’endurance spécifique football, il a adapter les 30/30 ou 15/15 qui viennent de l’athlétisme a un effort spécifique au football et pas le contraire. Il mélange les 5/15, les 15/15 ou les 8/24 dans ces séances.
Ses séances de musculation ne sont pas des efforts explosifs avec des charges très lourde comme Cometti, mais de répétitions d’efforts intense, donc de l’endurance ici aussi. Il ne fait que des séances d’endurance toute l’année ou presque. Car il travaille jusqu’à la fin de saison. Il ne travaille pas pour être en forme à une date précise, mais sur toute une saison et la suivante ( et ceci pour tous les joueurs ).
Pour la préparation physique, quand il monte à Tignes en juillet, il n’y va pas pour les effets de l’altitude, mais car il y trouve des facteurs très bon pour travailler l’endurance ( parcours, installations, …), avec des séances très longue : « endurance foncière ».
La première partie : la préparation foncière a pour but " d’entraîner à entraîner ", pour mettre en place les autres entraînement du mois de juillet, donc une grosse charge d’endurance sur des blocs de travail répartis en deux à trois séances pour 4H00 à 5H00 d’activités d’endurance par jour sur une dizaine de jours. L’intérêt de Tignes est donc de pouvoir enchaîner dans une même journée 5H00 d’endurance avec trois disciplines différentes : il ne fait pas seulement courir les joueurs.
Peut démarrer sur Tignes par 45’ de vélo en réveil musculaire, une séance de 1H00 à 1H30 de course et 2H00 de ballon l’après midi sur fond d’endurance ou de récupération de jeu, pour avoir cette endurance foncière et préparer la semaine suivante ( avec des efforts fractionnés et de jeu ).
Le Préparateur physique est là pour que l’entraîneur puisse travailler et mettre son entraînement en place.
Mettre en place un jeu demande aussi beaucoup de temps.
On est là pour que les qualités du joueur s’exprime, et en fonction le coach met en place son système – le jeu, ce qui passe par les matchs par exemple.
Il n’a pas de test mais des références sur des séances types : il fait 12 fois 50 m, 10 fois 100 m, 8 fois 150 m ( au minimum à 18 km/h ). Si on est pas à cette valeur, il continu le travail d’endurance.
Le premier bloc juillet - août de 7 à 10 semaines de préparation, le début du championnat sert à la préparation car il n’a pas le temps nécessaire avant le début du championnat.
> S 1/ Le point de départ c’est à Tignes avec un travail continu,
> S 2/ Travail fractionné très long 3 fois 3000 m,
> S 3/ Puis fractionné plus court type 30/30, des 150 m en séries ou des 25 m ( 5/15 ) en troisième semaine ; correspond à l’augmentation du travail technique.
Le jeu doit être englobé dans la préparation physique.
Lui ne spécialise personne, il augmente les qualités des joueurs en les changeants ( transferts ). Ne pas forcément augmenter les charges d’entraînement pour espérer avoir de meilleur performance. Nous on est là pour que le joueur puisse exprimer ses qualités en match.
Qui on va augmenter en vitesse, sachant la quantité de travail que cela représente, alors pourquoi en faire ?
Seulement pour que le jour du match l’organisme soit habitué à ce type d’effort et ne pas péter ! Mais pas pour la développer.
Les joueurs qu’ils ont : ont déjà ces qualités !....
Il augmente les qualités d’endurance, et l’utilisation des qualités de vitesse par cette endurance.
En tant que préparateur physique il faut faire des choix !
Il faut comparer le niveau de ces joueurs par rapport au niveau supposé de la ligue 1 ( entre 18 et 22 km/h ).
La préparation mentale se travaille aussi pendant les efforts d’endurance ( montée du col de l’Izerand : 7%, 1h20 d’effort continu ), surtout si on n’aime pas ce type d’effort.
A la trêve, sur janvier – février un gros travail d’endurance sur 6 semaines quels que soit les matchs pour préparer la « Champion’s Ligue ».
Par semaine : 3 séances de PPG en salle de musculation sur 30’, avec du 30/30 ( endurance de force ) en guise d’échauffement.
Exemple de fractionné : 3 fois 650 m.
Il a des références, il fait toujours les mêmes séances !
Par exemple : un 6 fois 1000 m soit sous forme fractionné ou continu, en 3’10 si possible pour tel groupe ; ( 6000 m de suite ou 6 fois 1000 m ).
Une autre séance avec : 12 fois 50 m en 8 / 24, ( plutôt en 7 s ).
10 fois 100 m en 20 / 20, ( plutôt en 17 – 18 s ).
8 fois 150 m en 30 / 30.
Des séances étalons, sur à peu près 30’.
Pour les joueurs de couloir, il aime bien faire 12 fois 150 m en période de reprise ( 30/30 ).
Tant qu’il n’est pas à une certaine valeur, il continu ; s’il réussi il peut retourner sur le terrain.
Notion de temps de jeu
« des joueurs qui jouent d’autres non ! »Tout le monde doit être opérationnel ; 23 joueurs dans l’effectif de Lyon.
Le « système de jeu » doit avoir du temps de jeu pour gagner, avec des joueurs qui ont des temps de jeu différents.
Pour lui en première partie de saison, il fait des changements de joueurs pour concerner tout le monde ; en deuxième une équipe type.
Selon l'exemple de l' Inter de Milan 2006 - 2007.

Pour Gaudino et Carminati préparateurs physiques, la programmation dans la saison varie en fonction du nombre de matchs dans la semaine. Ils personnalisent le plus possible le travail des joueurs.
Une semaine de dimanche à dimanche: 2 matchs.
Lundi après - midi | Moyenne intensité plutot de type aérobique. |
Mardi | PMA : 1/1 - 30/30 - 15/15, 3 blocs de 6' mélangés avec changement de directions. |
Mercredi matin | PMA plus sur terrain accélérations, changement direction. |
Mercredi après - midi | Haute intensité avec ballon. |
Jeudi | Aspect technico-tactique de mise en place, plus match amical 20 à 30 minutes avec jeunes ou réserve. |
Vendredi | Jour de décharge avec intensité très basse, schémas avec ballon inactif ( technique ) |
Samedi | Séance d’affutage, rapidité – vivacité ( <15m, travail de démarrage ). |
Dimanche matin | Réveil musculaire 30 – 35’, vivacité 10’ contrôle de l’entraîneur. |
Dimanche soir | Match |
Pour les remplaçants, en semaine classique.
- Ceux qui n’ont pas joués le dimanche, le mardi travail similaire aux autres mais adapté en quantité plus important après aérobie, travail à haute intensité avec ballon 6 vs 6 ou 5 vs 5.

Stankovic - Scolari et Zanetti.
Une semaine de dimanche à dimanche: 3 matchs.
Lundi après - midi | Protocole de récupération : stretching – vélo – massage. ( l'idéal serait de le faire dans l'eau pour ne pas avoir d'impact au sol ). |
Mardi | Echauffement technico – tactique + travail à moyenne intensité sous forme de 15/15 ou 15/30 ( 60 - 70m avec récup 30" ). |
Mercredi matin | Réveil musculaire 30 – 35’, vivacité 10’ contrôle de l’entraineur. |
Mercredi après - midi | Match |
Jeudi | Comme le lundi streching, vélo, massage. |
Vendredi | 30/30 plutot que 15/30. |
Samedi | Ceux qui n’ont pas joués le mercredi font en plus un travail de force de 30’, après travail d’affûtage avec le reste du groupe. |
Dimanche matin | Réveil musculaire 30 – 35’, vivacité 10’ contrôle de l’entraîneur. |
Dimanche soir | Match |
L'équipe est divisée en deux blocs.
- les joueurs qui ne font pas les trois matchs.
les joueurs qui n'ont pas joués le match 1.
Dimanche | Repos |
Lundi après - midi | PMA aérobie haute intensité et un travail très intense avec la balle. |
Mardi | Séance d'affutage, rapidité – vivacité ( <15m, travail de démarrage ). |
Mercredi matin | A disposition pour jouer ou pas. |
Mercredi après - midi | Match |
Jeudi | Ceux qui n'ont pas joués font un travail de force dans la salle, suivi du terrain ballon. |
Vendredi | Technico-tactique. |
Samedi | Séance d'affutage, rapidité – vivacité ( <15m, travail de démarrage ). |
Dimanche matin | Réveil musculaire 30 à 35', vivacité 10’ contrôle de l’entraineur. |
Dimanche soir | Match |
Exemple de protocole de récupération.
- Travail en piscine 15',
- Vélo 15’,
- Stretching 3’,
- Eau glacé 3’,
- Eau chaude 10’ relaxation dans piscine.
La relation préparateur physique / kiné / médecin
En prévention des blessures le staff médical : kinés et médecins travaillent pour la :
- mise en place tout au cours de l’année d’ un suivi étroit des athlètes.
- mise en place de séances en adéquation avec les caractéristiques de l’individu.
- mise en place de bilans morpho statiques ayant pour but de définir les axes du travail préventif.
Protocole de réathlétisation
Mise en place de protocole et axes de travail lors de la blessure d’un athlète :
- la rééducation et la réathlétisation s’effectueront sous la conduite du kinésithérapeute vis à vis de la progression et du type de travail pouvant être mené.
- Suite au feu vert médical le préparateur physique à un temps limité pour permettre à l’athlète de revenir dans le groupe compétition : « une course contre la montre ».
- Phase 1 : la réathlétisation ; avec pour objectif de retrouver son potentiel en termes de vitesse, de puissance et de force.
- Phase 2 : où l’on travaille sur la capacité à répéter les efforts.